Pour cette première interview d’Interpost, nous avons contacté une étoile montante de la CO française, en équipe de France junior et qui marche fort en ce moment, il s’agit de Cécile Calandry. À travers cet échange, en plus d’avoir un éclairage sur cette orienteuse pour ceux qui ne la connaissent pas encore, nous allons avoir un retour sur ses deux dernières compétitions internationales.
Interpost : Bonjour Cécile, tu peux nous présenter très rapidement ton parcours sportif, à quel âge as-tu commencé la CO, quand es-tu entrée en équipe de France, le club dans lequel tu es licenciée ?
Cécile Calandry : Bonjour ! Alors j’ai commencé la CO toute petite, ma première carte date de 2003 et ma licence de 2005. Je suis entrée groupe cadet en novembre 2015 puis en groupe junior l’an dernier. Depuis mes débuts, je suis licenciée au club Annecy Sports Orientation, j’ai ensuite rejoint l’Agorosso (Bergamo) en Italie (j’ai la double nationalité) et le club finlandais Kalevan Rasti.
I : Cet été tu as participé à tes deuxièmes JWOC (championnats du monde juniors). Avec notamment une 18 et 20ème place en moyenne et longue distance ainsi qu’une 41ème place en sprint. Étais-tu à l’aise sur ces terrains danois ? Es-tu satisfaite de ces résultats ?
CC : Je suis très satisfaite de mes résultats (excepté le relais), j’étais assez à l’aise sur ce genre de terrains avec des reliefs très marqués, des forêts qui permettaient une vitesse de course plutôt élevée… Je m’étais bien préparée pour, notamment grâce à la saison de cross cet hiver, et c’est un très bon accomplissement en cette période très chargée aussi bien sportivement que scolairement.
I : Au alentours des 50ème places l’an dernier, et dans le top 20 cette saison. On aperçoit déjà une belle progression. Encore deux JWOC (Turquie-Portugal) pour toi, tu penses à ce que je pense ?
CC : J’y pense, c’est sûr ! Mais j’espère surtout pouvoir profiter à fond de ces compétions internationales avec les autres juniors et acquérir un max d’expérience pour les années senior !
I : La JEC (coupe d’Europe des jeunes) avait lieu en France il y a peu. Qu’as-tu pensé des terrains Ardéchois et des courses proposées ?
CC : Les trois courses étaient proposées sur des terrains très différents les uns des autres, ce qui était très intéressant. J’ai bien réussi à m’adapter à chaque terrain. J’ai particulièrement aimé le terrain du relais dans les ravines.
I : Tu étais une des favorites cette année avec notamment le titre que tu avais obtenu sur la moyenne distance de la JEC 2018 en Suisse. Tu arrives bien à gérer la pression sur ces courses internationales ?
CC : Avant la JEC, je craignais d’avoir une grosse pression du fait de mes résultats de l’an passé, en plus, cela se déroulait en France on était tous plus ou moins attendus. Sur le sprint, je n’ai pas eu tant de pression car je ne pensais pas pouvoir rivaliser autant avec les autres filles donc j’en ai profité au maximum. Sur la longue, les terrains m’étaient très familiers, cela m’a donc permis de partir avec un bon mental.
Sur mes deux JWOC, j’étais encore dans les plus jeunes de ma caté et je n’étais pas très attendue alors je n’avais pas trop de pression. Je pense que sur les années à venir, je rencontrerai sûrement plus cette problématique, et je vais donc y travailler cet hiver.
I : Félicitation pour ta magnifique deuxième place dans les rues de Ruoms ! C’est long une seconde en sprint ?
CC : Merci ! Je ne m’y attendais vraiment pas donc je n’ai pas énormément de regrets… Même si bon, quelques petites erreurs auraient pu être évitées.
I : Cette année tu nous as donc montré de beaux résultats au JWOC en forêt et un podium sur le sprint de la JEC (ainsi qu’une troisième place à la longue). Tu es plutôt bitume ou parterre de feuille ?
CC : Disons que je m’entraîne plus en forêt qu’en ville. Mais bon, j’adore les deux !
I : Tu faisais partie de la section CO du lycée d’Honoré d’Urfé à Saint-Etienne l’an dernier. Pour cette nouvelle saison, tu intègres le pôle France Loire de course d’orientation avec ton entrée universitaire à l’INSA de Lyon (institut national des sciences appliquées) dans la section sport étude. Qu’est-ce qui t’as guidé dans ce choix ? C’était important pour toi de rester dans une émulation de groupe avec un entraînement cadré ?
CC : Je pense que s’entraîner avec des gens de notre âge est très important. Mes années à la section m’ont permis de progresser très rapidement et j’en garde de très bons souvenirs, il me semblait donc normal d’intégrer une autre structure après le bac dans l’optique d’évoluer dans le sport de haut niveau. J’ai beaucoup hésité entre les deux pôles (Lyon ou Clermont). Ce qui m’a poussé dans mon choix, c’est sûrement le dispositif que propose l’INSA et la formation d’ingénieur proposée car depuis l’école primaire les sciences m’intéressaient bien plus que les matières plus littéraires. L’INSA propose un cadre idéal à ses sportifs de haut niveau et le pôle me permet de m’entraîner avec les meilleur(e)s français(es) !
I : On a pu t’apercevoir sur quelques trails et notamment sur les sélections de course en montagne. Et comme tu ne fais pas les choses à moitié, tu vas participer aux championnats du monde de course en montagne en Argentine mi-novembre. Une surprise pour toi ? Tu vas essayer de concilier les deux disciplines ou la course en montagne reste secondaire comme une façon pour toi de faire du volume et de varier ton entraînement ?
CC : C’est une grande surprise oui ! J’avais fait les championnats de France en juin et fini 2e junior, mais je pensais que la concurrence serait très élevée aux sélections car la destination faisait beaucoup rêver.
La CO reste quand même mon sport de base, et la course en montagne est secondaire. Mais si je peux combiner les deux, je ne dis pas non ! Cela me permet de varier aussi mon entraînement et de vivre de nouvelles expériences.
Merci beaucoup Cécile ! Gros encouragements de l’équipe Interpost pour les mondiaux de course en montagne, nous allons suivre ça de près.
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