On y est enfin ! La finale de la coupe du Monde nous offre un sprint de rêve, pour la dernière étape, dans un village avec des quartiers ultra techniques. Les petites ruelles et passages présenteront un véritable challenge de navigation. La plupart des orienteurs viennent ici se battre pour ajouter des derniers points à leur classement coupe du Monde. Même si Bergman est déjà le vainqueur de cette année, tout peut encore changer pour les places d’honneur.

Pour moi, ça fait un mois que j’attends ce sprint depuis ma coupe du Monde en Suisse mitigée. Ça avait été une grosse surprise de voir mon niveau physique lors des manches urbaines, mais une petite déception des résultats à cause de trop d’erreurs techniques. Mais depuis, j’ai continué à construire une bonne confiance en sprint notamment grâce au stage de prépa en région PACA avec l’équipe Suisse.

Le pré-départ : L’objectif et la stratégie

Une petite question revient dans ma tête : Quel objectif sur ce sprint en Chine ? Je sais que la confiance est là de même que la forme physique grâce à une acclimatation plus longue. De plus ce genre de sprint me convient parfaitement. Toutes les planètes sont alignées pour moi donc top 20 ? top 15 ? top 10 ? Impossible de savoir et plutôt que de m’embrouiller l’esprit avec ça, je préfère me concentrer sur le plaisir que je vais ressentir sur ce sprint : un village super technique - où la vitesse de navigation sera essentielle pour être performant - et des jambes de feu pour me porter et aller chercher des sensations de vitesse. Comment ne pas s’amuser dans des conditions pareilles !

Alors quelle stratégie mettre en place pour réussir à s’en sortir dans ce dédale de ruelles ? Pour moi, c’est évident : être concentré sur la navigation 100% du temps ! Laisser peu de place à l’anticipation pour ne pas perdre le fil et rester conscient de l’endroit où l’on est et de là où l’on va. Cela permet d’être plus rapide et plus efficace lors de l’exécution de l’itinéraire. Ça me jouera des tours pendant le sprint mais j’y reviendrai. Voilà mon état d’esprit sur la ligne de départ. Ajoutez à cela un petit sourire, car comme un gamin devant un rayon de jouet, je ne peux contrôler mon envie d’aller m’amuser dans ce terrain incroyable.

Les premiers pas // Départ - 6

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Et d’un coup c’est parti ! Je découvre une première partie de course assez technique jusqu’à la 6 - pas de belles rues larges où relancer sans lire la carte - il faudra être concentré en permanence pour ne pas perdre de temps. Je m’en sors plutôt bien avec seulement quelques petites hésitations sur l’itinéraire de la 3. Je réussis particulièrement bien les postes 1 et 5 grâce à une simplification efficace. Pour la 1, la difficulté résidait dès le début de l’itinéraire au moment de s’engager dans la ruelle ensuite il suffisait “d’aller tout droit” et de se laisser guider. Pour le poste 5, je vois qu’il suffit de suivre la ruelle principale, sans s’occuper de tous les croisements, et d’utiliser la **fin de la ruelle ** pour tourner à gauche.

La relance puis la première erreur // 6 - 10

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S’en suit une partie plus simple avec une plus grande dominante physique mais toujours des enjeux de choix de ruelles pour la 7 et la 9. Sur l’extrait les principaux challenges sont entourés en jaune. La problématique est toujours la même : On suit une rue et il faut trouver la bonne ruelle dans laquelle s’engager. Pour ça plusieurs solutions : trouver une particularité qui la différencie des autres, estimer les distances ou les compter une par une.

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Mais c’est là que les choses se compliquent. En arrivant sur le poste 9, je dois prendre une décision rapidement et je vois les deux possibilités mais je pars sur l’option droite malgré le crochet à faire sur la fin de l’itinéraire. Plus long de sept petits mètres, mais surtout un peu plus compliqué en exécution, ce choix est moins bon. Mais c’est en approche que je perds le plus de temps sur ce partiel. Concentré sur le prochain poste, je ne prends pas le temps de regarder l’approche en détail et je pars chercher le poste du mauvais côté. Au total, c’est 10-15 secondes de perdues. Mais je repars toujours aussi déterminé et le couteau entre les dents.

La deuxième erreur

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Ma stratégie avec peu d’anticipation va me rejouer un tour sur la 13. J’arrive au poste 12 sans avoir regardé la suite, je me précipite et je décide donc de continuer tout droit en prenant les passages entre ruelles. Je regrette vite de ne pas avoir pris quelques secondes de plus au poste quand je réalise qu’on ne peut pas aller jusqu’au poste avec ce choix et que je vois le bon choix de venir chercher la rue principale. Je suis obligé de rattraper ce choix et je perds ici encore une dizaine de secondes.

La fin canon // 14 - Arrivée

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S’ensuit une petite erreur puis une fin quasi parfaite : de la 14 à l’arrivée, 7 secondes me séparent de Superman – le cumul des meilleurs temps – et cela me permet de passer de la 11ème place à la 2nd. Dès la 14, je commence à me rapprocher sérieusement de Schneider – qui partait une minute devant – ce qui m’aide à me relancer. Puis le retour dans une partie technique avant l’aréna me réussit bien.

Le bilan

Malgré une course avec quelques belles erreurs, j’arrive pleinement satisfait de ma course et le résultat qui suit est incroyable pour moi. Mais était-il possible d’aller chercher ces deux petites secondes qui me séparent de la première place ? La réponse évidente serait oui surtout à la vue de mon analyse et du temps perdu. Mais pour moi, c’est plus compliqué que ça. Ces erreurs sont arrivées suite à la mise en place d’une stratégie particulière et risquée qui m’a permis de gagner du temps sur certains postes mais malheureusement d’en perdre aussi sur certains. En courant différemment, j’aurais pu éviter ces erreurs mais je n’aurais sûrement pas été aussi efficace sur tout le reste de la course. Donc autant se satisfaire de ce beau résultat surtout que je ne suis pas le seul à avoir fait des erreurs et que tout aurait pu être différent. Bref une course dont je me souviendrais longtemps et qui motive pour la suite au moment d’attaquer l’entraînement hivernal !